(iner-djebat)

Les talatats du temple d'Akhetaton:

 On a retrouvé au temple de Karnak, 6666 talatats, sortes de briques de grès dont beaucoup sont décorés de reliefs peints. Dans un second temps seront traités quelque 3500 talatats supplémentaires. Toutes proviennent des temples que le roi Akhénaton / Aménophis IV avait dédié à Aton, le rival d'Amon à Karnak. À la mort du pharaon, toutes les traces du culte d'Aton furent effacées, les temples démontés, et les talatats réemployées dans d'autres constructions. C'est là que les archéologues les ont retrouvées.

 Grâce aux moyens informatique d'EDF mis à la disposition du Centre franco-égyptien d'études des temples de Karnak (CFEETK) dans le cadre du mécénat technologique, il a été possible de traiter cette masse colossale de documents et de reconstituer de grands ensembles de scènes. Les résultats très attendus de l'analyse des compositions qui décoraient les parois des temples d'Aton permettront sans aucun doute, de mieux comprendre l'évolution de la pensée religieuse d'Akhenaton, de suivre les étapes qui l'ont mené au monothéisme. Et même peut-être, de déterminer les raisons de son départ définitif de Thèbes pour El-Amarna, sa nouvelle capitale.

 Au-delà des problèmes historiques et religieux qu'elles pourront résoudre, les talatats nous emmènent à la rencontre des artisans, des serviteurs... Ces scènes très rares dans les autres temples, complètent la documentation provenant des tombes, qu'il s'agisse du décor des parois ou des modèles reconstituant à échelle réduite les ateliers de menuisiers, les boulangeries... Les représentations des talatas particulièrement vivantes et expressives, figurent les divers corps de métier s'activant pour ou dans le temple: marins, marchands dans leurs petites échopes, bouviers s'occupant de leur bétail dans les étables, gaveurs d'oie dans les volières, bouchers, boulangers, orfèvres pesant l'or, musiciens. Il y a aussi les serviteurs qui font le ménage, ceux qui purifient un officiant dans une salle de bain dont les installations correspondent aux salles d'eau d'El-Amarna. On peut voir également les maçons qui construisent les temples et transportent briques crues et talatats.

En réalité, il s'agissait de pierres de grès longues d'une coudée (52 cm) et large d'une demi-coudée (26 cm). Ce format a été adopté à l'époque d'Akhénaton car il permettait à un homme de transporter ces pierres sans trop de fatigue.

Le poids de cette pierre se situe aux alentours de 55 kilogrammes. Dépasser cette limite revenait à interdire le transport individuel de chacune des pierres par un homme seul. Lors de l'expédition française de Napoléon Vivant DENON en retrouvera une grande quantité dans le IXème pylone du temple de Karnak.

Une scène reconstituée d'un ancien mur construit à l'aide de ces talatates (Musée de Louqsor).

Le roi fait une offrande à l'Aton. (Musée de Louqsor).