Naissance
: Egypte - Décès : Egypte, 1362 avant J.C.
Roi
: Egypte approx. de 1379 à 1362 avant J.C. XVIIIème dynastie
Fils
de Nebma Rê (Aménophis III) et Tiyi
Frère
de Sitamon
Demi-frère
de Nebkhéperou-Rê Toutankhaton (Toutânkhamon)
Epoux
de Nefertiti
Aménophis IV sera le premier souverain
au monde à instaurer le monothéisme. Il devient pharaon à 15 ans, à la mort
de son père Aménophis III dont c'est le fils unique. La corégence entre le père
et le fils n'est pas certaine.
Biographie
Le nouveau pharaon se fait couronner à Karnak, sous le nom d'Aménophis
IV "Celui qui satisfait Amon", signe qu'au départ, il n'était pas
en lutte ouverte avec le clergé d'Amon Rê. Il épouse sa cousine Néfertiti (La
belle est venue), fille de Ay et de Tiy II, donc petite-fille de Youya et Touya.
Aménophis IV et Néfertiti forment un couple encore plus étroitement lié politiquement
que celui Aménophis III et Tiy.
Le pharaon vénère l'ensemble du panthéon égyptien jusqu'en l'an 4 de son
règne et entreprend un programme de construction traditionnel. Sans doute lasser
de la puissance du clergé d'Amon, le dieu le plus puissant, il impose le culte
d'Aton (le dieu au disque solaire) comme dieu unique. Il fait détruire, en les
martelant, les noms et les images d'Amon et quitte Thèbes, capitale de l'Empire
et siège du Temple d'Amon (Karnak). Il prend alors le nom d'Akhenaton "Celui
qui est bénéfique pour Aton" et fait construire une ville nouvelle, à 320
km plus au Nord. Elle portera le nom de Akhet-aton "l'Horizon d'Aton",
connue aujourd'hui sous le nom de Tell Amarna. Un nouvel art armanien voit le
jour, moins rigide, et surtout moins conventionnel que par le passé. Les formes
deviennent réalistes, pouvant aller jusqu'à la caricature. Les crânes s'allongent
anormalement vers l'arrière, la poitrine se rétrécit, le ventre ballonne au-dessus
du pagne. Chose nouvelle, l'art officiel représente dès le début la famille
royale dans des scènes jugées jusque là trop intimes.
L'épouse royale Néfertiti et les six princesses nées de son union avec
le roi sont omniprésentes. La reine Tiy s'installe à la cour d'Armana en l'an
12 ce qui permet à certains d'affirmer qu'Akhenaton n'a régné seul qu'à partir
de cette date. L'une des six filles du couple royal, Mékétaton, meurt la même
année. Nefertiti semble jouer un rôle réduit à partir de cet instant et se serait
peut-être éloignée. L'une de ses filles, Méritaton, la remplace dans les cérémonies
auprès du roi. Les trois dernières années du règne sont troublées par les persécutions
contre les défenseurs du culte d'Amon.
Très mystique, Akhenaton compose certains hymnes à la gloire d'Aton que
l'on retrouve à l'état presque original dans les Psaumes de la Bible. Moïse,
élevé comme un prince égyptien et presque contemporain du roi Akhenaton, a peut-être
été inspiré par ce dernier. Les principes du monothéisme existaient à l'état
latent dans la religion égyptienne et étaient à la base de l'enseignement secret
des temples depuis des siècles. La réforme d'Akhenaton n'est, en réalité, qu'une
divulgation des mystères de l'ancien enseignement et une profanation de ce qu'il
contenait de plus sacré. Les initiés qui partageaient le secret considéraient
l'initiative comme un sacrilège. Pacifiste avant l'heure, le roi refuse de faire
la guerre pour défendre les frontières de l'Egypte. Les incursions ennemies
se succèdent provoquant la colère des égyptiens. Ce mécontentement sera exploité
par les prêtres d'Amon qui mirent sur pied une conjuration pour éliminer le
roi.
L'autorité du pharaon était indiscutable de son vivant. Akhenaton qui
ne se déplaçait qu'à l'intérieur de ses stèles, les frontières de Tell El-Armana,
semblait ignorer le vent de révolte parti de Thèbes et qui gagnait toutes les
provinces. La reine-mère Tiy viendra personnellement à Tell El-Armana pour informer
son fils qui semblait ne pas saisir la gravité de la situation. Il enverra Smenkhka
Rê, son demi-frère ou cousin nommé corégent, pour négocier avec le clergé thébain
une tolérance pour la restauration du culte d'Amon et d'Osiris. On ignore les
conditions exactes de la mort du roi. Sa tombe ainsi que celle de Néfertiti
n'ont jamais été découvertes. Celles qui ont été construites à Amarna étaient
vides. Leurs dépouilles ont sans doute été transportées dans un lieu secret
par des fidèles.